Affaire de la dioxine
de l'incinérateur
de Gilly-sur-Isère

Pierre Ivanes

Commentaires lors du procès les 29 et 30 novembre 2010

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Pierre Ivanès, environnement, écologie et déchets : la pollution à la dioxine de l'incinérateur (UIOM) de Gilly-sur-Isère, Albertville, Savoie, Procès, Judiciaire, Tribunal correctionnel, 29 et 30 novembre 2010

J'ai gardé ici mes commentaires donnés "à chaud" pendant le procès des 29 et 30 novembre 2010, auquel j'ai pu assister en partie. Etant acteur et témoin de l'affaire, j'étais évidemment très impatient de suivre ce procès tant attendu. Faute de voir les médias l'annoncer, j'avais tenté de prévenir de nombreuses associations (dont beaucoup ont formidablement relayé cet appel citoyen) et médias (très décevants cette fois-ci).


Comme je l'explique longuement dans ce site, j'ai suivi le procès dans une double attente : Recherche des responsabilités, en confrontant les fautes commises avec l'existence des ALERTES ENVIRONNEMENTALES (dont j'ai été un acteur et témoin majeur), ET information de la population sur le FOND de l'affaire.

Pour mémoire, et pour ceux que cela intéresse, voici donc les commentaires qui figuraient en première page du site les 29 puis 30 novembre.



J'AI ASSISTE HIER 29 NOVEMBRE A LA PREMIERE JOURNEE DU PROCES. PREMIERES REACTIONS :


Tout d'abord cette journée d'hier m'a paru, contre toute attente, très intéressante, ainsi apparemment qu'aux membres de Bien Vivre à Grignon qui s'étaient déplacés, très impatients comme vous pouvez l'imaginer, d'assister au Procès tant attendu, aussi faussé soit-il depuis cet automne.

IMPORTANT pour ceux qui n'ont pas suivi l'affaire (ou la suivent dans les médias locaux) : "LES" (!) 6 associations ou organisations , qui sont les SEULES parties civiles au Procès et "LEURS" (!) avocats ont été présentés (IL n'y a PLUS DE RIVERAINS en tant que PARTICULIERS au Procès, comment faut-il le dire aux journaux !) : je le précise encore et toujours car même le Dauphiné Libéré de ce matin (voir ci-dessous) n'est toujours pas "capable" (!) d'en rendre compte clairement et objectivement, j'y reviens...


  • 3 associations (qui étaient membres du Collectif Associatif Tarentaise - Bassin Albertvillois (CATBA) que j'avais initié et coordonné pour la lutte contre les pollutions de 1997 à 2002) :
    • Bien Vivre à Grignon
    • Vivre en Tarentaise
    • UFC Que Choisir / Albertville,
  • Association pour la protection des animaux sauvages / Strasbourg
  • UFC Que Choisir / National
  • Interco 73

Je ne commente pas les effets théâtraux de certains membres fondateurs ou activistes bien connus de l'ACALP quittant la salle ou pleurant ensuite à l'antenne, effets qui ont évidemment fort bien fonctionné auprès des médias, COMME D'HABITUDE depuis 2002. Nos quotidiens locaux s'en chargent déjà.

L'évènement le plus notable pour moi est la PLAINTE QUE les avocats de NOVERGIE Centre-Est ont annoncé porter CONTRE LE SIMIGEDA pour "ENTRAVE A LA JUSTICE ET ORGANISATION FRAUDULEUSE D'INSOLVABILITE". C'est une excellente nouvelle, rassérénante ne serait-ce que pour le principe, car l'annonce cet automne à la veille du procès de la dissolution soudaine et opportune de ce syndicat d'élus de la République propriétaire et gestionnaire de l'incinérateur nous avait profondément choqués. Elle nous avait choqué d'AUTANT PLUS qu'elle n'a fait l'objet de quasiment aucune réaction d'élus locaux (à moins qu'ils ne soient censurés eux aussi ?!) alors qu'elle aurait dû susciter l'indignation de tous les responsables politiques dignes de ce nom, et les Unes des médias nationaux. Au contraire, nous avons eu droit ces derniers jours à des désinformations données sans honte aucune par des personnalités politiques, anciens délégués du SIMIGEDA, j'y reviendrai au sujet de leur médiatisation.

Le discours de l'un des deux procureurs sur le caractère éhonté de la dissolution du SIMIGEDA a eu beaucoup de succès auprès des écologistes (sincères) et victimes présentes, nous avons apprécié cette saine colère que nous partageons ô combien, ceux qui lisent ce site depuis le printemps s'en doutent ! Qu'en adviendra-t-il? c'est autre chose, mais c'est déjà ça.




30 NOVEMBRE, AU SOIR DU DEUXIEME ET DERNIER JOUR DU PROCES AU TRIBUNAL CORRECTIONNEL D'ALBERTVILLE. PREMIERES REACTIONS :


Je remercie tout d'abord Me FRANCOIS LAFFORGUE (du cabinet TEISSONNIERE et Associés Sylvie TOPALOFF François LAFFORGUE, de Paris), avocat de l'association Bien Vivre à Grignon, pour avoir longuement et précisément (voire "techniquement") expliqué en quoi a consisté mon travail de lanceur d'alerte, et s'être étonné de l'absence de traces de mon témoignage auprès de la Juge d'Instruction de 2004. Que ce Juge m'avait très officiellement reçu le 6 février 2004, et devant caméras, et que je lui avais en outre remis 22 documents particulièrement révélateurs, des courriers essentiels prouvant combien j'avais prévenu les responsables de l'incinérateur bien avant sa fermeture d'octobre 2001, dont il a lu publiquement certains, ou des documents fournissant mes commentaires techniques, par exemple sur le dysfonctionnement de l'électrofiltre...

Me Lafforgue a notamment exprimé devant le Tribunal son regret que le chef d'accusation de "Mise en Danger d'autrui" n'ait pas été retenu par cette Instruction Judiciaire...Toutes choses essentielles dont nous attendions depuis longtemps qu'elles soient dites publiquement ! Je salue sa plaidoirie, qui a eu du succès car montrant un travail sérieux bienvenu au coeur de ce procès mal parti, et réalisé dans un contexte aussi difficile. Il aurait fallu que ce Procès dure évidemment beaucoup plus longtemps pour pouvoir donner les faits dans leurs précisions nécessaires.

D'ailleurs de façon générale, par rapport à l'agitation stérile d'hier, nous avons beaucoup apprécié la tenue des interventions, qui ont fait remonter le niveau de ce Procès, qui est devenu beaucoup plus digne, sérieux, précis et technique : j'ai eu ENFIN l'impression d'assister au début du Procès de "l'affaire de l'incinérateur de Gilly", et visiblement je n'étais pas le seul. Le Procureur, comme il l'avait déjà montré hier, a recentré ce Procès.

Les avocats de NOVERGIE Centre-Est ont porté une deuxième plainte (voir celle contre le SIMIGEDA hier), contre la sous-préfète d'Albertville qui a signé l'arrêté de la dissolution du SIMIGEDA fin 2009.

Première conclusion à vif : c'est évidemment de bonne guerre de la part de l'exploitant de l'incinérateur NOVERGIE Centre-Est de contrer en réclamant des comptes au propriétaire et gestionnaire de l'incinérateur, le SIMIGEDA, deuxième personne morale mise en examen, mais qui a échappé au Procès en dernière minute. Mais personnellement je me félicite que la dissolution de ce syndicat d'élus de la République ne passe pas inaperçue et soit largement relevée comme un procédé indigne. L'Etat est ainsi quand même interpellé sur ses responsabilités !

Jugement en délibéré pour le 23 MAI : d'ici là, les citoyens de ce pays qui ont le droit de savoir, entendront-ils enfin parler du FOND de l'affaire de l'incinérateur de Gilly-sur-Isère? Un peu d'espoir revenu...




MEDIATISATION DU PROCES : POUR L'INSTANT PLUS LAMENTABLE ET ORIENTEE QUE JAMAIS :

ON NE SAIT MEME PLUS QUELS TERMES EMPLOYER : censure, complaisance, incompétence, au mieux ignorance et facilité ? Tout cela à la fois ?! Continuons à tenter de contourner cette extraordinaire DESINFORMATION générale en mettant la lumière sur les FAITS, sur LE FOND, sur Internet, sur le terrain, entre associations de protection de la nature indépendantes, inlassablement ! TOUJOURS ET ENCORE MERCI A CEUX qui tentent de relayer les informations de ce site.

Je n'ai évidemment pas pu consulter tous les journaux nationaux, j'ai vu celui du soir sur TF1 et France2, et on a accès sur Internet à un certain nombre d'articles de grands quotidiens NATIONAUX : mais la première impression générale est tout à fait EFFRAYANTE, elle n'est même plus "troublante" ni "édifiante". Je pèse mes mots. Sommes-nous bien dans une Démocratie de l'Information ?! J'ai commencé à en parler ces jours-ci par "TROP C’EST TROP ! UN PEU DE PUDEUR, MMES ET MM. LES POLITIQUES !" Depuis 2002 l'orientation générale des médias, qui s'aggrave ces temps-ci peut-être résumée décidément ainsi : essentiellement une répétition de déclarations provenant de toute évidence, directement ou indirectement, de la seule source Verts-politiques-initiateurs et responsables de l'ACALP (je ne parle évidemment pas de leurs nombreux adhérents, hélas déboutés de leurs plaintes en tant que particuliers, et sans aucun doute sincères), paroles reprises sans AUCUN commentaire critique par les journalistes !


C'est un des grands scandales de cette affaire, qui s'ajoute au scandale des pollutions, qu'il nous faut dénoncer avec force : ces redondances en véritable "pensée unique", ont été reprises à tous les niveaux des médias, y compris au niveau NATIONAL. Les quelques personnes qui ont bruyamment tenu la scène pendant huit ans, avec l'aide des médias ou inversement, que ce soit conscient ou inconscient selon les cas, ont fini par DETOURNER, hélas avec succès, l'attention des citoyens français et de leurs élus : mais AU DETRIMENT DE L'AVANCEE DES RECHERCHES SUR L'ORIGINE ET LES RESPONSABILITES DANS LE DRAME DES DIOXINES, C'EST CELA QUI EST A PLEURER !!!


Je vous serais très reconnaissant de nous signaler LE MOINDRE ARTICLE - notamment dans la Presse Nationale la plus lue- qui soit complet, ou simplement objectif et neutre, parlant des 6 associations parties civiles, de leurs avocats, de leurs membres, de leurs plaintes, de leurs commentaires de l'Instruction Judiciaire depuis 2002. Surtout s'il ne se concentre pas sur les habituelles déclarations, photos de Me Thierry Billet, Mme Dominique Frey, M. Michel Roulet, M. Pierre Troilliet...Pour l'instant nous tombons surtout sur des reprises de dépêches de presse (AFP et Reuters...) qui reflètent ce que nous déplorons depuis des jours, puisant visiblement toujours aux mêmes sources ? Je trouve cela très surprenant et grave de la part d'agences de Presse, nous avions déjà réagi à de récentes dépêches à la fois partielles et insupportables de partialité, il faudra sans doute continuer à le faire, incessamment, mais en vain ?


Ainsi, j'ai parcouru le Dauphiné Libéré de ce matin. A moins d'avoir manqué dans un coin caché des lignes sur mon travail de lanceur d'alerte et de spécialiste de l'affaire (foin de modesties !), et de l'association locale de riverains de Bien Vivre à Grignon j'ai le sentiment de lire un long communiqué ACALP. Est-ce la peine d'en dire plus?

Beaucoup de médias, suivant un article initialement paru il y a quelques jours, titrent "PETIT procès pour GRAND scandale", ou "fiasco judiciaire". Je résume personnellement la situation par "Voilà le résultat prévisible de piteux PETITS détournements THEATRALISES sur une DRAMATIQUE affaire d'envergure NATIONALE et EUROPEENNE". VENONS-EN ENFIN AU PROCES, A L'ENONCE ET AUX COMMENTAIRES DES FAITS : l'origine et les responsables des pollutions de l'UIOM de Gilly-sur-Isère rendus publiques après des années d'alertes !

A la parution des dépêches de l'AFP et de REUTERS, largement reprises par de nombreux médias, nous leur avons adressé une demande de droit de réponse, ou de mise au point que vous pouvez lire ici.


Je demande plus que jamais aux internautes de bien vouloir regarder une toute récente vidéo de TVnetcitoyenne : vous pouvez la voir sur www.lepost.fr, ou sur www.dailymotion.com, et la diffuser autour de vous ( merci! ). Cette interview est réalisée par un reporter remarquable de curiosité, d'esprit critique, qui a fait le travail d'un journaliste professionnel tel que je ne l'attendais plus ! Il a procédé à des investigations, des recoupements, a posé des questions pertinentes, et condensé le tout : il s'agit de M. Olivier BERARDI, et la video s'intitule "Incinerateur: Pierre IVANES un témoin censuré". Un grand merci à lui !


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Mise à jour 14 mars 2011